Ce
livre n’est pas un énième traité d’économie. C’est la
démonstration que l’économie « scientifique » moderne est morte parce qu’elle
s’est construite sur un mensonge ontologique : elle a voulu mesurer l’homme
avec des outils qui ignorent l’infini, la circularité et la dualité constitutive
de l’être. Tout est spirituel… jusque — et surtout — les mathématiques. Prenez
la simple diagonale d’un carré d’un mètre de côté : sa longueur est √2.
Impossible d’en donner une fraction exacte. Cette irrationalité nous montre que
la mesure humaine bute sur l’infini. Le réel dépasse toujours le calcul.
Tout part d’un constat mathématique aussi
simple qu’irréfutable : √2 est irrationnel, π est transcendant, le cercle ne se
ferme jamais parfaitement dans le monde des fractions. Autrement dit : dès
qu’on mesure le réel, on touche déjà l’infini. Or l’économie classique a
prétendu faire exactement le contraire : enfermer l’infini humain dans des
courbes finies, des taux, des PIB, des utilités marginales. Elle a remplacé le
cercle par la ligne droite, le cycle par la flèche, le retour à l’Un par la «
croissance infinie ». Résultat : une science qui fonctionne tant qu’on reste
dans le petit monde rationnel… et qui s’effondre dès qu’on touche au vivant.
Mon ouvrage montre que les nombres eux-mêmes sont des
hiéroglyphes spirituels :
- Au IXe
siècle, Al-Khwārizmī invente l’algèbre et ouvre la voie au zéro. Le mot
arabe sifr qui a donné le mot chiffre, signifie « vide », mais il vient
aussi de sefer : le livre. Le zéro n’est pas l’absence, c’est le
Sefer, le livre fermé, la vacuité créatrice (Shunyata, Ensō, Ain Soph) qui
permet le UN. L’individu, l’INDIVI DUO, celui qui ne peut être divisé en
DEUX, celui qui fait UN, le Tawhid en Islam, le héros chez les grecs
anciens qui est allé au bout de sa quête.
- La
dyade (le 2) n’est pas une quantité, c’est l’état ontologique de l’homme :
« vous êtes des dieux » = « vous êtes des Deux »
comme écrit dans le Psaume 82:6 repris par Jésus dans Jean 10:34. En
hébreu : אֲנִי־אָמַרְתִּי אֱלֹהִים אַתֶּם → « J’ai dit : vous êtes des
dieux (elohim) ». Mais en araméen (la langue que parlait Jésus), le même
mot « dieux » peut être entendu comme תְּרֵין / treyn ou תַּרְתֵּין
/ tartên, qui signifie littéralement « deux » (dualité).
- Et
pourtant, quand cette dyade accepte sa propre tension et s’élève au carré,
elle retombe exactement sur l’Un : cos²θ + sin²θ = 1. Euler n’a fait que
redécouvrir 2 200 ans plus tard ce que Pythagore savait déjà dans le
temple : la réconciliation des opposés ramène à l’Unité.
L’économie actuelle est donc la pathologie
d’un monde qui a oublié cette vérité circulaire :
- elle
additionne sans jamais boucler la boucle,
- elle
accumule sans retour,
- elle
sépare le masculin et le féminin, le travail et le capital, la terre et
l’homme,
- L’économie
actuelle croit que 2 + 2 = 4. C’est la logique linéaire et additive : Tu
as deux unités de travail → tu en ajoutes deux autres → tu obtiens quatre. Tu
as deux euros → tu en ajoutes deux → tu as quatre euros. Tu as
deux ressources → tu en ajoutes deux → tu as quatre ressources. Principe
: plus on additionne, plus on possède. C’est la flèche du
temps économique : croissance infinie sur une ligne droite, accumulation
sans fin, PIB qui doit toujours monter.
Dans le cercle réel, on a cos²x + sin²x = 1. C’est
la logique circulaire et harmonique. Prenez deux nombres opposés dont la somme
des carrés vaut 1 (par exemple cos θ = √2/2 ≈ 0,707 et sin θ = √2/2 ≈ 0,707) : (√2/2)²
+ (√2/2)² = 0,5 + 0,5 = 1. Vous avez deux quantités égales (deux «
moitiés » complémentaires). Vous les élevez au carré (en les mettant en
tension, en relation, en travail) et vous retombez exactement sur l’Unité, sur
le Tout. Autrement dit : quand les deux pôles (travail/capital,
homme/femme, donner/recevoir, nord/sud, etc.) acceptent de se mettre en
relation carrée (c’est-à-dire en équilibre parfait, en justice, en réciprocité
vraie), ils ne font pas 4 (2²)… ils font 1. Ils
reconstituent le cercle. Ils reviennent à l’Unité au lieu de s’additionner à
l’infini. C’est le sens du Psaume 82:6 repris par Jésus dans Jean 10:34 et
donc :
- Vous
êtes des « dieux » mais mortels, dans le sens que nous possédons un
pouvoir créateur, la miltha.
- Mais
aussi : vous êtes des « deux », et nous devons faire UN
(Tawhid). ». L’évangile selon Thomas découvert en 1945, un des
52 manuscrits découverts en Égypte à Nag Hammadi en Egypte, est un recueil
de 114 logias, les paroles attribuées à Jésus. La logia 106
explique : « Quand vous verrez l’Unique dans le deux, vous
serez Fils de l’homme et si vous dites à la montagne de s’éloigner, elle
s’éloignera. » La logia 39 nous donne les clés de la
compréhension : « Les pharisiens et les scribes ont pris
les clés de la connaissance et les ont cachées. Ils ne sont pas
entrés et en ont empêché ceux qui le voulaient. Quant à vous, soyez
prudents comme des serpents et purs comme des colombes. »
L’Âge d’or qui commence n’est pas une
utopie : c’est le moment où l’humanité réintègre la géométrie sacrée dans ses
échanges. Une économie circulaire, fraternelle, basée sur le don et le retour,
sur le cycle et non sur la prédation, sur le UN qui contient les DEUX plutôt
que sur le 2 qui nie l’Un.
En conclusion, la science économique meurt le jour où l’on comprend que la plus belle équation du monde, eiπ + 1 = 0, n’est pas un théorème de plus… c’est la signature même de Dieu sur le réel, et la promesse que tout ce qui a été séparé finira par revenir à l’Un. L’équation d’Euler réunit les cinq fondamentaux de tout le réel : le 0, le 1, le π, le nombre d’Euler e et l’unité imaginaire i. C’est l’alliance du fini et de l’infini, du réel et de l’imaginaire, du cercle et de l’exponentielle. Elle montre que les opposés ne se détruisent pas : ils se réconcilient dans l’Un. La fin de la science économique n’est pas une crise. C’est la naissance de l’Âge d’or : celle où l’on ne compte plus pour posséder, mais pour partager, où l’on compte pour faire DEUX et retrouver l’UN.
PS : Ce
livre est écrit dans la langue des oiseaux — cette langue que les mystiques de
toutes les traditions ont pratiquée, où les mots ne sont pas des signes
arbitraires, mais des résonances du réel. Quand Jésus dit 'vous êtes elohim',
et que l'Évangile de Thomas révèle 'vous devez voir l'Un dans le deux', ce n'est
pas une coïncidence linguistique : c'est la même vérité qui vibre dans deux
formulations. Elohim et treyn (deux) ne sont pas 'étymologiquement liés' — ils
sont phonétiquement jumeaux dans l'espace araméen, et c'est précisément
ce que Jésus, parlant en araméen, pouvait faire entendre à ses disciples. Cette
méthode n'est pas 'moins rigoureuse' que la philologie : elle est rigoureuse
autrement, car elle écoute le souffle (ruach, pneuma) avant la lettre morte.

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