jeudi 27 février 2014

Repenser la monnaie : le bitcoin


La théorie économique - je l'explique depuis des années - est une succession de concepts et de postulats possédant l'assentiment général, et, Internet permet comme jamais auparavant d'étudier la fragilité de nos processus cognitifs. Le bitcoin qui ponctue l'actualité fait ainsi voler en éclats les théories sur la monnaie  qui ne sont de facto qu'une suite de conventions devenue obsolète comme le démontre l'audition (Sénat) sur les monnaies virtuelles ci-dessous. 
En dernière analyse, aujourd'hui, la monnaie s'est métamorphosée en information, le bitcoin, n'étant qu'une succession de 1 et de 0

Cependant, le problème est ailleurs. 
En effet, la circulation de marchandises, exige une contrepartie monétaire formalisée par la loi de Fisher (MV = PQ) : 
Masse (monétaire)  x  Vitesse (de circulation) = Prix (des marchandises)  x  Quantité (de marchandises)

Face à l'accroissement exponentiel d'échange de marchandises notre système monétaire a volé en éclats en 1971 (fin de la convertibilité en or du dollar), la finance prenant le relais en accélérant la vitesse, le fameux V de l'équation de Fisher.
De plus, par la spéculation reposant sur un système assuranciel défaillant (les CDS), elle permet de transformer l'argent futur en espèces sonnantes et trébuchantes bien présentes, ce que nous payons si cher  aujourd'hui. Face à l'augmentation croissante de marchandises la quantité de monnaie doit augmenter sans cesse. Le dollar devrait donc être remplacé par une monnaie virtuelle, la seule qui satisfasse pleinement aux exigences du règne de la quantité. Le bitcoin doit donc être pris pour ce qu'il est : un test grandeur nature.  

Notre civilisation basée sur le papier, la matière la plus fragile, repose désormais sur des flux de données numériques encore plus vulnérables... 



lundi 3 février 2014

Les banques par Nassim Nicholas Taleb


Nassim Nicholas Taleb est un penseur de l'économie atypique, il a donc toute sa place dans ce blog.
Professeur d'ingénierie du risque à l'Institut polytechnique de l'université de New York, il déclare n'avoir aucune confiance dans les modèles financiers. Il est d'ailleurs surnommé « le dissident de Wall Street » sur les marchés financiers internationaux.

Dans son livre Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible publié en 2010, il insistait sur la faiblesse des analyses statistiques et des modèles mathématiques, incapables de prédire des événements rares.
Son livre Le Hasard sauvage publié en 2009 expliquait déjà : « cela signifie que la pensée rationnelle sert très peu à éviter les risques. Elle semble essentiellement servir à rationaliser nos actes en leur injectant un peu de logique. »

Dans cette courte vidéo Nassim Nicholas Taleb nous donne son avis sur les banques. Penser l'économie exige en effet de repenser la finance.