samedi 21 septembre 2013

Finance U.S. : quelle régulation ?


La régulation de la finance est actuellement le thème à la mode que journalistes, hommes politiques et économistes reprennent tous en coeur. Mais qu'en est-il réellement ? Pour le vérifier, une étude approfondie du cas américain s'impose et différents points sont à noter :
  • La finance ne connait pas (en apparence) la crise.
 
On le constate ici, les revenus de trading ont augmenté de 862,89% entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009 grâce à la crise !
Après une très légère décrue, ils reprennent leur courbe ascensionnelle au 1er trimestre 2013.
  • Les fameux produits dérivés (les métastases du système) qui devaient être régulés continuent leur progression :

Ils passent de 180 344 milliards de $ au 1er trimestre 2008 à  231 621 milliards de $ au 1er trimestre 2013, une progression de 28,43 %. Pire que tout, ils sont entre les mains de 4 banques.  4 banques US (page 18/40) concentrent donc 208 000 milliards de produits dérivés alors que l’ensemble de ces produits représente 223 000 milliards. J.P Morgan  par exemple totalise environ 70 287 milliards de dollars de produits dérivés avec une exposition totale de 332,738 milliards de $ soit 218% de son capital. 
Source p30/38 : http://www.occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq113.pdf
  • L'exposition aux risques n'a pas baissé de manière significative

Avec 1313 milliards de $ au 1er trimestre 2008 et 1040 milliards de $ au 1er trimestre 2013 la baisse est de 20,8% ce qui correspond exactement aux modifications comptables imposées après la crise, une information passée quasiment inaperçue et provenant pourtant de la Banque de France. L'europe s'alignait ainsi sur les règles comptables américaines. En effet, les organismes financiers fixent eux-mêmes la valeur comptable de leurs actifs, un bel exemple d'autorégulation.

Quelle est la valeur de ce que mesurent les économistes ?

Source : 

Comme je l'ai déjà écrit, c'est Avinash D. Persaud, expert en finance, qui explique le mieux le problème de la régulation et désigne celui qui  régulera in fine dans la Revue de la stabilité financière (N° 17 • Avril 2013) de la Banque de France :
Il n’est pas étonnant que certains d’entre eux prônent ou souscrivent à l’idée que tout devrait se dérouler sur un marché organisé, ou du moins que toutes les transactions devraient passer par des chambres de compensation dont, en général, les marchés organisés sont aussi les propriétaires. »


 Source p266/280 : http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/Revue_de_la_stabilite_financiere/2013/rsf-avril-2013/RSF17-integral-v2.pdf

La régulation de la finance nécessite en effet que l’on finance la régulation et la boucle est bouclée.