jeudi 31 juillet 2014

L'Argentine et Chypre à la merci des vautours


Pour ceux qui suivent ce blog, le défaut de paiement de l'Argentine n'est pas une surprise. Le juge du tribunal new-yorkais de Manhattan a  bloqué le compte de la banque centrale argentine à la Bank of  New York, l'empêchant d'honorer sa dette car elle doit d'abord rembourser 1,3 milliard de dollars à deux fonds "vautours". L'Argentine a pourtant proposé à ces deux fonds jusqu'à 300 % de profits...
Les capitaux quittent le navire argentin, chômage et inflation vont exploser.


Le même jour (31 août 2014) à Chypre, le gouvernement a permis la saisie des maisons sous la pression de l'UE et du FMI. 50 % des crédits ne sont pas remboursés là-bas et des milliers de personnes vont se retrouver à la rue. Le prêt de 10 milliards accordé en mars 2013 est en effet versé par tranche, un versement soumis à condition. La condition est bien entendu de commencer par rembourser les créanciers (ce que ne dit pas la vidéo ci-dessous).

mardi 29 juillet 2014

Les banques suisses : du casino à la cave


Les banques suisses sont à la fête. Pour comprendre le problème, la vidéo ci-dessous vaut tout l'or du monde. Le responsable d'une banque suisse fait des déclarations pour le moins surprenantes à la Radio Télévision Suisse. Voici quelques extraits incroyables :

Le journaliste : "Il suffirait de vérifier dans l'historique des transactions... (pour savoir si la banque a fait des transactions illégitimes)"
Le banquier : "Il faudrait aller à la cave... C'est un peu le bordel à la cave, je dois le reconnaître !... Jusqu'il y a 4-5 ans, c'était open-bar, alors, les banques suisses, elles se sont servies..."

Le journaliste : "Vues vos dernières activités ces dernières années, vous devriez être habitués à jouer au casino ?"
Le banquier : "Oui, c'est vrai, sauf qu'avant on avait des parts dans le casino et alors, on pouvait un petit peu tricher..."

Ubuesque !



lundi 28 juillet 2014

L'homme qui plantait des arbres


Face aux horreurs quotidiennes, un peu de poésie et d'espoir sont plus que jamais nécessaire.

Depuis plus de 40 ans, Jadav Payeng surnommé "forest man", plante un à un des arbres dans l'île de Majuli en Inde. Sa forêt couvre aujourd'hui plus de 550 hectares.
(Vous pouvez activer les sous-titres en français)


Cette histoire fait écho a un récit magnifique de Jean Giono : "L"homme qui plantait des arbres", illustré ici par le talentueux Frédéric Back.
Méphistophélès dans Faust aimait à répéter : "Dans l'existence tout mérite la destruction". Aujourd'hui, nous devons répondre : "Dans la destruction, tout mérite l'existence."

 

samedi 19 juillet 2014

La crise systémique 2.0 a commencé



Pendant que Tsahal organise le massacre à Gaza le 18 juillet 2014, la crise systémique 2.0 (deux point zéro) commence dans le silence général. La holding Rioforte, actionnaire majoritaire (20,1 %) de la 1ère banque portugaise, Banco Espirito Santo (BES) qui a fait un énorme défaut de paiement est officiellement en faillite depuis le 18 juillet. Rioforte a fait défaut sur sa dette de 847 millions d’euros contractée auprès de Portugal Telecom. Il est bon de signaler que la banque française Crédit Agricole est le deuxième actionnaire de BES avec 14,6 %. Le système bancaire mondial est d'ailleurs à bout de souffle, voici un petit tour d'horizon :

  • En France, le besoin de fonds propres des banques est estimé à 50 milliards d'euros selon l'OCDE, un chiffre qui rappelle étrangement le plan d'économie du gouvernement français.

  • Corporate Commercial Bank (KTB) en Bulgarie a bloqué les comptes de tous ses clients (particuliers, entreprises, hôpitaux et municipalités) et le Parlement bulgare a rejeté jeudi 17 juillet le vote d’un budget rectificatif afin de résoudre la crise bancaire.

  • En Autriche, les députés ont adopté mardi 15 juillet 2014 un projet de loi créant une structure de défaisance afin d’effacer les dettes de la banque Hypo Alpe Adria qui a été nationalisée après une perte de 5,5 milliards d’euros. Plusieurs milliards de dollars supplémentaires vont ainsi être ajoutés à la dette nationale autrichienne.
  • Le juge du tribunal new-yorkais de Manhattan a empêché l’Argentine d’honorer ses créances en bloquant le compte de la banque centrale Argentine à la Bank of New York. L’Argentine risque d’être officiellement en défaut de paiement le 30 juillet 2014. BNP, JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, etc, etc, ont été lourdement sanctionnés par le gouvernement américain. En 2014, Citigroup a versé 7 milliards de $, BNP Paribas 8,9 milliards et Bank of America est actuellement en cours de jugement avec une amende évaluée à 17 milliards de $. JP Morgan Chase a dû débourser 13 milliards de $ en 2013. Qui veut la peau du système bancaire ?

Il est bon de rappeler que la mise en œuvre des accords de Bâle III engendrera une perte de liquidité de plus de 15 000 milliards de $ sur 5 ans dont 60 % soit 9000 milliards de $ en 2015, une véritable crise de la régulation que j'ai annoncée à l'ONU à Rabat au mois de mars 2014. Malgré l’assouplissement des critères de liquidité auxquelles elles seront soumises à partir du 1er janvier 2015, les banques devront provisionner à hauteur de 60% cette même année, puis 70% en 2016 et ainsi de suite pour atteindre 100% en 2019. Le chômage sera la première victime collatérale.


Amendes records, mises en œuvre des accords de Bâle III, impact de la crise, États en faillites incapables de devenir prêteurs en dernier ressort, le système bancaire mondial est au bord de l’implosion et la crise systémique 2.0 qui se transforme en guerre globale (Gaza, Ukraine, Irak, Libye, etc., etc.) ne fait que commencer...


mardi 15 juillet 2014

Autriche : les banques à l'agonie


En Autriche, les députés ont adopté mardi 15 juillet 2014 un projet de loi créant une structure de défaisance afin d'effacer les dettes de la banque Hypo Alpe Adria qui a été nationalisée après une perte de 5,5 milliards d'euros . Les dettes d'Hypo Alpe Adria sont évaluées à plusieurs milliards d'euros.

Au menu autrichien : privatisation des profits et socialisation des dettes.

Panique bancaire en Bulgarie


samedi 12 juillet 2014

La crise systémique a débuté le 29 juin 2006


Le taux directeur de la Fed (la banque centrale US) est passé de 1% le 25 juin 2003 à 5,25 % (le plafond) le 29 juin 2006. Le 29 juin 2006 marque le début véritable de la crise systémique.
Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale jusqu'en 2006 a ainsi fait passer le taux directeur de la Fed à 4,5 % le jour de son départ, le 31 janvier 2006. Or, c’est l’envolée de ce taux qui a provoqué la crise des subprimes en augmentant les mensualités des crédits immobiliers adossés au taux directeur de la fed. Alan Greenspan, « le maestro » comme le surnommait l’ensemble des médias n’a rien vu venir et la responsabilité des économistes de la Fed est totale.

Le graphique ci-dessous des montants notionnels des produits dérivés mondiaux − dont les Usa représentaient 33,3 % en 2013 − marque clairement ce coup d’arrêt fin 2006. Ces contrats sur produits dérivés auraient dû chuter lourdement, or, après une relative stagnation de 2007 à 2010, ils repartent nettement à la hausse pour atteindre 710 000 milliards de dollars (USD) fin 2013 soit 12,16 % d’augmentation sur un an. Ils représentent désormais 9,5 fois le PIB mondial (75 000 milliards USD environ) et ne peuvent être ni régulés, ni taxés.