La régulation de la finance est actuellement le thème à la
mode que journalistes, hommes politiques et économistes reprennent tous
en coeur. Mais qu'en est-il réellement ? Pour le vérifier, une étude
approfondie du cas américain s'impose et différents points sont à noter :
- La finance ne connait pas (en apparence) la crise.
On le constate ici, les revenus de trading ont augmenté de 862,89% entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009 grâce à la crise !
Après une très légère décrue, ils reprennent leur courbe ascensionnelle au 1er trimestre 2013.
- Les fameux produits dérivés (les métastases du système) qui devaient être régulés continuent leur progression :
Ils passent de 180 344 milliards de $ au 1er
trimestre 2008
à
231 621 milliards de $ au 1er
trimestre 2013, une progression de 28,43 %. Pire que tout, ils sont entre les mains de 4 banques. 4
banques US (page 18/40) concentrent donc 208 000 milliards de produits
dérivés alors que l’ensemble de ces produits représente 223 000 milliards. J.P Morgan par exemple totalise environ 70 287 milliards de dollars de produits dérivés
avec une exposition totale de 332,738 milliards de $
soit 218% de son capital.
Source p30/38 : http://www.occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq113.pdf- L'exposition aux risques n'a pas baissé de manière significative
Avec 1313 milliards de $ au 1er trimestre 2008
et 1040 milliards de $ au 1er trimestre 2013 la baisse est de
20,8% ce qui correspond exactement aux modifications
comptables imposées après la crise, une information passée quasiment
inaperçue et provenant pourtant de la Banque de France. L'europe
s'alignait ainsi sur les règles comptables américaines. En effet, les
organismes financiers fixent eux-mêmes la valeur comptable de leurs
actifs, un bel exemple d'autorégulation.
Quelle est la valeur de ce que mesurent les économistes ?
Source :
Comme je l'ai déjà écrit, c'est Avinash D. Persaud, expert en finance, qui explique le mieux
le problème de la régulation et désigne celui qui régulera in fine dans la Revue de la stabilité financière
(N° 17 • Avril 2013) de la Banque de France :
Il n’est pas étonnant que certains d’entre eux prônent ou
souscrivent à l’idée que tout devrait se dérouler sur un marché organisé, ou du
moins que toutes les transactions devraient passer par des chambres de
compensation dont, en général, les marchés organisés sont aussi les
propriétaires. »
Source p266/280 : http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/Revue_de_la_stabilite_financiere/2013/rsf-avril-2013/RSF17-integral-v2.pdf
La régulation de la finance nécessite en effet que l’on finance la
régulation et la boucle est bouclée.
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