Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie (2001), vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale (1997-2000) fait partie, avec Michel Aglietta, des penseurs les plus en pointe des théories de la régulation, Marx, Keynes et Schumpeter "remixés", la fameuse fusion du capitalisme et du socialisme.
Il est intéressant de noter que pour Keynes, à l'image de Marx, un mythe a été créé de toute pièce (je le démontrerai bientôt).
Joseph Stiglitz fut le principal conseiller du président Clinton qui abrogea le 12 novembre 1999 le Glass-Steagall Act qui séparait les banques de dépôts et les banques d'investissements, une des causes de l'ampleur de la catastrophe actuelle.
Stiglitz expliquait qu'il n'avait pas participé à cette abrogation car il n'était plus officiellement conseiller de Clinton dès 1997. Il oublie de préciser que c'est sous son mandat de président du conseil économique de Bill Clinton qu'a débuté le sabordage du Glass-Steagall Act. En tentant d'abroger les Sections 20 et 32 de cette loi, on permettait en effet la création de Citigroup (7 avril 1998) par la fusion de la compagnie
d'assurances Travelers Group et de Citibank.
Source : Stiglitz : le capitalisme va changer !
L'économiste
Michet Aglietta, récemment nommé au Haut
Conseil des finances publiques est
plus explicite. Il a
ainsi publié en 1976 le livre fondateur issu de la théorie du
Capitalisme
monopolistique d’État (CME)
: "régulation
et crise et capitalisme".
Les
appareils étatiques doivent donc être mis au service de l'économie
afin de limiter
la baisse tendancielle du taux de profit
pour
les capitaux et l'initiative privée. L'état
doit donc intervenir
en
prenant comme postulat une théorie totalement fausse
(La
baisse tendancielle du taux de profit dont la démonstration est
sur mon blog).
L'économiste
français Michel Husson racontait :
« Pour
remonter un peu dans le temps, au milieu des années 1970, je suis
entré à la Direction de la Prévision, qui était le lieu où
est née l’école de la Régulation. Il y a avait là Boyer,
Hugues Bertrand… Il s’agissait d’analyser de l’intérieur la
dynamique économique tout en utilisant des concepts hérités du
marxisme...
C'était passionnant ce que faisaient les régulationnistes à l'époque. Que ce soit Aglietta, Boyer... »
C'était passionnant ce que faisaient les régulationnistes à l'époque. Que ce soit Aglietta, Boyer... »
Source
:
Michel Husson
Les
théories de la régulation fondées par Robert Boyer et Michel
Aglietta sont d'ailleurs systématiquement mises en avant !
Michel
Aglietta, qui prône le
retour de l'état dans l'économie,
est donc devenu le "mentor" de nos
gouvernants.
Comme
souvent, l’étymologie est la clé et réguler
a pour origine le mot latin regulare
qui signifie diriger,
à l'instar du joueur de flûte de Hamelin.
Pour
résumer, face à la crise de la quantité, c'est à dire, notre
impossibilité d'accroître encore et toujours la quantité de
produits, il faut aux détenteurs de capitaux un bon régulateur, un
gardien de troupeau, l'état. La
production (la quantité) est en effet devenue l'alpha et l'oméga du
système matérialiste.
Ceux
qui veulent plus d'état seront heureux, les multinationales et la
haute finance aussi, ainsi que tous ceux qui veulent sauver le
système, continuer à produire et consommer, le meilleur des mondes
pour tous, sauf peut-être pour les chômeurs et les pauvres dont le
nombre continuera à exploser.
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