Afin aborder de façon précise le
deuxième volet de « Marx sauvera-t-il le capitalisme ?,
l'étude de la grille de lecture marxiste et de ses applications
est devenue indispensable.
Notre système économique est en
pleine métamorphose et, pour survivre, tente de mettre en place une
hausse tendancielle du taux de profit. Les analyses
marxistes sont ainsi systématiquement utilisées et détournées.
Voici donc un parfait exemple de la
nouvelle économie centralisée régulée, un « modèle »
d'avenir.
On le remarque ici, une très bonne lecture des écrits de Marx est directement mise en oeuvre.
Les
sociologues (et professeur de science politique) Richard
Andrew Cloward (1926-2001) et Frances Fox Piven ont
développé une stratégie politique concernant le système d'aide
publique aux USA.
Cette
stratégie est apparue au grand jour en mai 1966 dans un article
intitulé Le poids des pauvres : une stratégie pour vaincre la
pauvreté.
Source
: Le
poids des pauvres
On le remarque ici, une très bonne lecture des écrits de Marx est directement mise en oeuvre.
Après
la crise de 1929, de nombreux intellectuels avaient en effet compris
que le système capitaliste recélait une faille majeure, son
incapacité à réaliser le plein emploi et donc l'augmentation
incessante de la misère.
Quelques années plus tard, sous
prétexte de lutte contre la pauvreté, la « Cloward–Piven
strategy » suivait ainsi trois axes clés :
- la lutte selon deux niveaux : fédéral et local . Elle reprenait ainsi le grand concept du philosophe et sociologue Marshall McLuhan (1911-1980) qui prônait le Glocal comme nouveau concept de gestion. Une lutte qui deviendra mondiale.
- éviter « l'effondrement des mécanismes de financement »
- éviter de « graves tensions politiques » et donc créer un revenu minimum garanti « pour la nourriture et le loyer ».
Cependant,
peu d'intellectuels ont compris à l'époque que cela impliquait
obligatoirement un quatrième axe, bien plus pervers, celui de
l'amortissement du coût de cette soi-disant lutte contre la
pauvreté, car, rien n'est gratuit en ce bas monde.
Ainsi,
Cloward et Piven ont « affiné » leurs analyses
dans leur ouvrage clé publié en 1972, Regulating the Poor: The
Functions of Public Welfare.
Le
welfare state, l'État-providence s'adapte ainsi au marché et
ceci dans le droit fil de la pensée socialiste schumpétérienne.
Au menu, allocation de survie, flexibilité totale, baisse des coûts
de production (main d'oeuvre gratuite) et ce, dans le monde entier.
Une
« magnifique » restructuration de la protection sociale
pour l'adapter au marché.
Source
: Réguler
les pauvres
Nous
avons donc là un bel exemple d'application d'une lecture marxiste inversée de
l'économie et de l'adaptation du système pour survivre, le
capitalisme centralisé
régulé,
un système dans
lequel l'état est au service des acteurs de la production, une
« magnifique » vision de l'avenir...
Monsieur Bonafi, lisez cela, c'est la seule véritable critique de Marx ces 40 dernières années
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