Je vous en avais déjà parlé au mois de mai 2013
sur ce blog et mes prévisions concernant le Baltic Dry Index se sont
malheureusement avérées exactes. J'écrivais alors :
"Comme nous pouvons le constater, la
sortie de crise, n'est pas à l'ordre du jour et, de plus, nous assistons ces
derniers mois à une chute constante de cet indice qui est aujourd'hui, 24 mai
2013, à 828 points. Nous retournons lentement mais sûrement vers les
abysses de la fin 2008 malgré les milliers de milliards de dollars injectés
en pure perte."
Après un petit soubresaut à 2000 points la
rechute est brutale. L'indice est en effet tombé à 782 points le 2 janvier
2015, une chute vertigineuse de -62 % sur un an ! Le triste record de
662 points n'est pas loin.
Le Baltic Dry Index (BDI) sert à mesurer le
niveau des prix du transport maritime de matières sèches, une moyenne des prix
pratiqués sur 24 routes mondiales de transport. Cet indice est un excellent
indicateur de la future production industrielle. En effet, les matières sèches
de cet indice concernent les minerais, les céréales, le ciment par exemple,
autant de produits de base qui seront dans un proche avenir transformés.
Nous
comprenons mieux ainsi la contraction de l'activité manufacturière en Chine qui
s'inscrit dans un contexte mondial d'effondrement des échanges.
L'indice PMI (Purchasing Managers Index) des
directeurs d'achat de la Chine publié le 31 décembre 2014 par HSBC s'est établi
à 49,6. Tombant sous la barre des 50, il indique clairement une contraction de
l'économie chinoise. La fin de la publication mensuelle sur le site du Ministère
du Commerce de la République populaire de Chine des chiffres de l’import-export
à compter du mois d’octobre 2013 illustre à merveille l’ampleur du problème.[1]
Le solde du commerce extérieur du mois de juin 2013 faisait apparaître un solde
en chute en chute libre avec -14,3 % par rapport à 2012 ![2]
Les USA ont quant à eux injecté 1086 milliards de
dollars dans leur économie entre le 3ème trimestre 2013 et le 3ème
trimestre 2014 malgré la mise en place des Quantitative Easing (QE1, 2 et 3) et
cela n'est pas prêt de s'arrêter.[3]
7,1 % des crédits immobiliers résidentiels US
(qui représentent environ 4000 milliards de dollars) ne sont pas remboursés aux
USA selon le dernier rapport de l'OCC du 19 décembre 2014 (Office of the
Comptroller of The Currency, page 12/65) un organisme du trésor américain
chargé de la tutelle des banques. 353 906 saisies immobilières étaient en
cours sur le seul 3ème trimestre 2014.[4]L'immobilier
commercial est lui aussi déprimé avec une chute de 64 % depuis février 2008.[5]
L'année 2014 a été terrible, 2015 sera pire...
[1] Ministère du
Commerce de la République populaire de Chine, http://french.mofcom.gov.cn/article/statistique/economy/
[3] St Louis Fed research, http://research.stlouisfed.org/fred2/series/GFDEBTN.
[5] St Louis research Fed, http://research.stlouisfed.org/fred2/series/TLCOMCONS.