Pendant
que Tsahal organise le massacre à Gaza le 18 juillet 2014, la crise
systémique 2.0 (deux point zéro) commence dans le silence général.
La holding Rioforte, actionnaire majoritaire (20,1 %) de la 1ère
banque portugaise, Banco
Espirito Santo
(BES) qui a fait un
énorme défaut de paiement est officiellement
en faillite depuis le 18 juillet.
Rioforte a fait défaut sur sa dette de 847 millions d’euros
contractée auprès de Portugal Telecom. Il est bon de signaler que
la banque française Crédit Agricole est le deuxième actionnaire de
BES avec 14,6 %. Le système bancaire mondial est d'ailleurs à bout
de souffle, voici un petit tour d'horizon :
- En
France, le besoin de fonds propres des banques est estimé à 50
milliards d'euros selon l'OCDE, un chiffre qui rappelle étrangement
le plan d'économie du gouvernement français.
- Corporate
Commercial Bank (KTB)
en Bulgarie a bloqué les comptes de tous ses clients (particuliers,
entreprises, hôpitaux et municipalités) et le Parlement bulgare a
rejeté jeudi 17 juillet le vote d’un budget rectificatif afin de
résoudre la crise bancaire.
- En
Autriche, les députés ont adopté mardi 15 juillet 2014 un projet
de loi créant une structure de défaisance afin d’effacer les
dettes de la banque Hypo
Alpe Adria qui a été
nationalisée après une perte de 5,5 milliards d’euros. Plusieurs
milliards de dollars supplémentaires vont ainsi être ajoutés à la
dette nationale autrichienne.
- Le
juge du tribunal new-yorkais de Manhattan a empêché l’Argentine
d’honorer ses créances en bloquant le compte de la banque centrale
Argentine à la Bank of New York. L’Argentine risque d’être
officiellement en défaut de paiement le 30 juillet 2014. BNP, JP
Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, etc, etc, ont été lourdement
sanctionnés par le gouvernement américain. En 2014, Citigroup
a versé 7 milliards de $, BNP Paribas 8,9 milliards et Bank of America est actuellement en cours de jugement avec une amende évaluée
à 17 milliards de $. JP Morgan Chase a dû débourser 13 milliards
de $ en 2013. Qui veut la peau du système bancaire ?
Il
est bon de rappeler que la mise en œuvre des accords de Bâle III
engendrera une perte de liquidité de plus de 15 000 milliards
de $ sur 5 ans dont 60 % soit 9000 milliards de $ en
2015, une véritable crise de la régulation que j'ai annoncée à l'ONU à Rabat au mois de mars 2014. Malgré l’assouplissement des critères de liquidité
auxquelles elles seront soumises à partir du 1er janvier 2015, les
banques devront provisionner à hauteur de 60% cette même année,
puis 70% en 2016 et ainsi de suite pour atteindre 100% en 2019. Le chômage sera la première victime collatérale.
Amendes
records, mises en œuvre des accords de Bâle III, impact de la
crise, États en faillites incapables de devenir prêteurs en dernier
ressort, le système bancaire mondial est au bord de l’implosion et
la crise systémique 2.0 qui se transforme en guerre globale (Gaza, Ukraine, Irak, Libye, etc., etc.) ne fait que commencer...