Cécile
Denjean
a réalisé un documentaire exceptionnel intitulé « Un
homme presque parfait».
Il
a été diffusé dans l'émission « Infrarouge » du 9
juin 2011 sur France2.
Un petit tour
d'horizon donc de la fuite en avant de notre société matérialiste,
qui transforme peu à peu l'homme en machine.
De
la substance à l'essence, de l'essence à la substance, la boucle
est bouclée, et, la théorie de l'évolution dévoile son véritable
nom : la théorie de l'involution.
«
Science
sans conscience n'est que ruine de l'âme
» François Rabelais
L'actualité m'impose de publier mon analyse concernant les prêts résidentiels hypothécaires aux USA.
En effet, l'Office of the Comptroller
of the Currency (OCC) a rendu public hier soir son dernier rapport.
Cette étude d'un organisme officiel
dépendant du trésor US concerne 58 % de la totalité des prêts
hypothécaires aux USA.
29,8 millions de prêts sont concernés
pour un montant total de 5100 milliards de dollars.
Pour évaluer l'état de santé de
l'économie américaine, il existe trois grands indicateurs de
référence que vous ne trouverez pas dans les journaux :
le nombre de SDF
le nombre de sans emploi (qui n'a
rien à voir avec le nombre de chômeur, voir blog)
l'état de l'immobilier, c'est à
dire le taux de non remboursement des prêts ainsi que le nombre de
saisies.
En ce qui concerne les saisies
immobilières définitives (completed forclosures), le rapport de
l'OCC indique une augmentation de 12,8% par rapport au deuxième
trimestre 2012.
Le
nombre de saisies est donc passé de 101 735 à 114 742 soit 13 000
saisies supplémentaires en trois mois !
En
ces périodes de fêtes, une petite pensée pour ces 1247 américains
expulsés de chez eux, chaque jour, me semble le minimum.
Ce chiffre devrait être à la une de
tous les journaux.
Plus inquiétant encore, le taux de
défaillance, c'est à dire de non remboursement de ces prêts, a lui
aussi augmenté passant à 11,4% (Current and performing : 88,6%).
Lorsque l'on sait que la plupart de ces
prêts ont été titrisés avec des effets de leviers énormes,
inutile de préciser que le QE3 (quantitative easing) de Ben
Bernanke, le big boss de la Fed, ira vers l'infini et au-delà.
Le
triste record de 47 millions de personnes bénéficiant de
coupons alimentaires (Food Stamps) au mois d'août 2012 devrait donc être
pulvérisé pour les fêtes de Noël (voir blog).
En ce qui concerne les SDF, le seul
indicateur vraiment fiable concerne celui de la ville de
New-York.
Là-aussi, le désastre est total avec
une des villes les plus riches de la planète qui vient de franchir
le cap des 20 300 enfants SDF !
L'économiste Jean-Claude Werrebrouck est un penseur à part. Il a créé un blog, La Crise des années 2010 , dans lequel il nous offre des réflexions originales et particulièrement intéressantes. Son livre, Banques centrales : indépendance ou soumission ? - Un formidable enjeu de société, est une source à laquelle doivent puiser ceux qui veulent penser le problème monétaire.
Dans cet ouvrage,Jean-Claude Werrebrouck nous livre ses réflexions au sujet de questionnements clés : - "Quel est vraiment le rôle des banques centrales et en quoi leur fonctionnement est-il révélateur de celui de nos sociétés ?" - "qu'avons-nous fait, nous les peuples, en particulier peuples
européens, en créant des banques centrales intouchables, c'est-à-dire
proches du sacré ?" Son dernier article, publié le 17 décembre 2012, intitulé Faux débats sur la banque universelle est un aperçu de l'importance de ses textes. Merci à Jean-Claude de nous donnersur ce blog son analyse.
Faux débats sur la banque universelle
La
promesse présidentielle de cloisonnement des banques universelles
devient, en ce début
d’hiver 2012, débat à l’Assemblée Nationale. Et avec ce dernier,
beaucoup d’avis donnent lieu à une littérature abondante qui, hélas,
laisse de côté la question essentielle : est-il légitime
de laisser aux banques le pouvoir de création monétaire ?
Ce que,
dans leur jargon, les économistes évoquent sous le terme de système à « réserves fractionnaires ».
Construire un mur
La
question du cloisonnement n’est certes pas inintéressante et il est
éthiquement logique de vouloir protéger les dépôts des
clients des risques pris par le compartiment « marché ». Démarche
d’autant plus logique que la crise financière dans sa version initiale
(2008) a obligé les Etats à intervenir et à
élargir le niveau de protection à peine d’un effondrement
planétaire. Les tenants de « l’aléa moral » souhaitent donc revenir
à un
modèle proche du Glass Steagall Act de 1933. On peut évidemment
longtemps discuter des modalités du cloisonnement : celles du Dobb Frank
Act et de la règle Volcker, celles issues du rapport
Vickers ou celles issues du rapport Liikanen, ou enfin celles
proposées par le gouvernement français et qui seront discutées au
parlement. Toutes ces modalités, concernent très simplement, la
question de l’épaisseur du mur de protection contre un tsunami financier, issu du compartiment marché et des activités spéculatives qui s’y
réalisent, notamment en « propriatary trading », c’est-à-dire la spéculation en compte propre.
Maintenir l'universalité
Aux
partisans d’un mur dont l’épaisseur fait débat, s’oppose
tout naturellement le lobbying bancaire, dont la puissance repose
d’abord sur les rapports fusionnels entretenus avec les entrepreneurs
politiques et qui, en France, passe aussi et peut-être
d’abord, par ce plus petit
commun dénominateur qu’est l’Inspection Générale des Finances. Les
arguments présentés sont simples : il ne saurait
exister de frontière identifiable entre activités classiques de
gestion de compte et de crédit et les activités de marché ne
sont que le
prolongement nécessaire des premières. Idée d'autant plus
crédible que le client, notamment industriel, ne se découpe pas en
tranches. Ainsi, lorsqu’un client de
la BNP demande un crédit libellé en monnaie étrangère, il met
nécessairement en mouvement les deux compartiments, d’où l’apparent
bien-fondé de l’idée de
banque universelle, en tant qu’entité réduisant les coûts de
coordination et de transaction. La puissance du lobbying français est
sans doute différente de celle du lobbying américain, (ce
dernier est constitué d’une armée 25
fois plus nombreuse que celle représentant l’addition de la totalité
des représentants syndicaux et des
associations de consommateurs) mais il est tout aussi efficace. On
peut donc penser que la loi française sera aussi douce que la loi
Dodd-Frank dont les décrets d’application atténuent grandement une rigueur de simple apparence.
Interdire la spéculation
Il
existe toutefois une autre opposition, plus spécifiquement une
contre-proposition face à l’idée de séparation. Celle-ci
consiste à dire, qu’il ne faut pas cloisonner ce qui ne peut l’être
vraiment, en raison de nouveaux comportements d’adaptation donnant lieu à
de nouvelles créativités financières. Il faut
simplement interdire la spéculation, et transformer en délit
personnel, donc délit touchant directement les dirigeants des
établissements bancaires, le « proprietary
trading ».
L’idée est séduisante mais pose de multiples problèmes quelle que soit la portée d’un texte d’interdiction.
S’il
devient interdit de spéculer en général, il est clair que les
opérations, simples et importantes du point de vue de la
gestion des entreprises réelles, seront transférées vers d’autres
juridictions. A titre de simple exemple, Il semble en effet impossible
de supprimer des instruments comme les marchés à terme de
matières premières ou de devises. L’interdit devient ainsi une
radicale perte de compétitivité bancaire, avec réel danger pour le
pourtant très simple compartiment des dépôts. Si maintenant,
l’interdit porte simplement sur des paris concernant des produits
dont les participants n’en ont pas un usage commun, il y aura
tarissement de la liquidité -la très fameuse perte de
profondeur de marché- et perte d’efficacité des instruments
légitimement utilisés. D’où là aussi, risque de transfert vers des
juridictions plus
clémentes.
L’alternative
au décloisonnement, qui consiste tout simplement à faire disparaitre
l’un des deux compartiments bancaires, est
ainsi peu envisageable et on peut compter sur le lobbying bancaire
pour ne pas faire émerger une telle réflexion, ce qu’empiriquement nous
constatons : la simple et légère taxation ( 0,01%
sur les contrats dérivés) sur
transaction de produits financiers, a déjà donné lieu à bien des
péripéties. Notons d’ailleurs, que cette fort timide
taxation sera de fait aisément contournable, et que seule une mise
en œuvre supranationale serait susceptible d’éviter l’évasion.
Interdire la création monétaire
Il
existe toutefois une toute autre piste, qui n’a pas besoin d’être
repoussée par le lobbying susvisé, tant elle est éloignée
du champ de la simple conscience politique : l’interdit de la
création monétaire par les banques et, ce faisant, le rétablissement de
la souveraineté monétaire.
Personne
en effet n’évoque que pour l’essentiel, la très rapide croissance
monétaire est le fait des banques par le biais des
opérations de crédit. Ce qui signifie, que la masse monétaire, dont
le coût de production est rigoureusement égal à zéro, est constituée
pour l’essentiel de dette donnant lieu à versement de
rente, laquelle est très largement prélevée sur la richesse produite
par l’économie réelle. Et il s’agit effectivement le plus souvent de
rente,
puisque la dette produite, n’a pas nécessairement pour
contre-partie, un investissement productif de richesse supplémentaire,
ce qui est le cas de l’essentiel du crédit immobilier que l’on
titrise, du crédit à la consommation, des titres de la dette
publique et de nombreuses autres formes de dettes supports des activités
de pure spéculation. La dette augmentant plus que
proportionnellement au PIB - ce que mesure bien la masse monétaire
qui augmente 3 à 4 fois plus vite que le PIB – la part de marché de
l’industrie financière n’a cessé d’augmenter, tandis que les
salaires de ses dirigeants augmentaient beaucoup plus rapidement que
ceux de l’industrie. Les travaux d’Olivier Godechot de Paris School of
Economics ont ainsi pu révéler, que si depuis 1996 les
revenus d’activité du top100 des cadres hors finance ont été
multipliés par 3,6, ceux du top 100 des cadres de la finance ont été multipliés par
8,7.
La vraie question du repositionnement des banques, est donc bien dans leur pouvoir exorbitant de prélever une rente sur une monnaie créée à
coût nul, une monnaie dont la base légale est pourtant celle de
l’Etat: "la monnaie comme créature de l'Etat", disait Lerner. Derrière
cette question
se pose donc naturellement la question de l’indépendance des banques
centrales, des banques qu’il est urgent de renationaliser en leur
donnant le monopole de la création monétaire.
Mais
là encore, qui aura le courage de revenir sur plusieurs dizaines
d’années d’abandon de ce bien public qu’est la
monnaie ? Parions qu’aucun parlementaire n’évoquera le problème de
la création monétaire en discutant, de cette tempête dans un verre
d’eau, qu’est le projet de loi sur la fin de la banque
universelle : son propos serait totalement incompris de ses
collègues. Et ce silence ne relèvera d’aucun groupe de pression,
d'aucune intrigue, d’aucun complot, mais du simple et pourtant fantastique poids d’une idéologie dominante, une idéologie qui écrase les hommes.
Décidément la fin de
la crise n’est pas pour demain.
Face aux nombreux questionnements concernant un de mes articles, je fais ici une pause concernant l'économie chinoise que je reprendrai plus tard.
La science économique est aujourd'hui en crise. Ses grandes lois édictées avant l'apparition de l'ingénierie financière, de l'informatique, du trading quantique ne sont plus valables.
Voici 3 vidéos qui expliquent la relation de la monnaie avec l'inflation, dans lesquelles la formule MV=PQ est étudiée. La grande doxa monétariste...
J'ai ainsi mis en ligne ces vidéos suite aux nombreuses questions sur la façon dont les économistes mesurent l'inflation. Les sites Agoravox, Alterinfo et surtout Yahoo actualité ont en effet publié mon analyse intitulée exponentielles chinoises, économie et psyché.
Voici donc trois vidéos qui reprennent les fondamentaux sur la monnaie. Je ne laisse aucun commentaire dans un premier temps car j'attends d'abord vos réflexions et analyses que je publierai.
Un débat doit s'engager afin d'avancer sur ce point précis, car, notre conception de la monnaie doit être désormais dépassée. A vos plumes donc...
Pour ouvrir le débat, voici une analyse intéressante qui permet de mieux situer le problème. Elle est publiée sur le blog de L'Institut Coppet qui reprend les écrits de Carl Mengersur la problématique de la monnaie.
En voici de brefs extraits qui mettent en valeur les points qui me semblent clés :
LA MONNAIE MESURE DE VALEUR
Carl Menger
Revue d’économie politique, Vol. VI (1892)
I. Introduction.
"Suivant la doctrine régnante, la fonction primitive et principale de la monnaie consiste à mesurer la valeur d’échange des biens d’après sa propre valeur d’échange. On
estime donc que la valeur de l’argent est une grandeur connue, tandis
que celle des autres objets d’échange doit être déterminée en la
mesurant par la première.
La constatation du fait que la valeur de
l’argent lui-même n’est pas une grandeur fixe, mais diffère et varie
suivant les temps et les lieux, a fait voir dans la monnaie une mesure
très imparfaite ; aussi en a-t-on cherché de moins variables, le
travail, par exemple, ou le blé et récemment d’ingénieuses combinaisons
de monnaie métallique et fiduciaire, enfin des groupes de biens plus ou
moins nombreux. Ce progrès n’a pas changé l’opinion sur l’objet qui nous
occupe. On admet toujours que le quantum de valeur renfermé dans la marchandise est une grandeur inconnue qui doit être mesurée par le quantum de valeur renfermé dans le numéraire, lequel resterait une grandeur connue, bien que variable.
Cette opinion, d’importance extrême,
repose sur deux erreurs dont la rectification préliminaire est
indispensable à la conception positive de la monnaie en tant qu’elle
sert à mesurer la valeur :
1° l’idée qu’une certaine valeur d’échange
est un quantum déterminé inhérent à chaque bien individuel ;
2° l’idée que ce quantum supposé inhérent à chaque bien peut être mesuré par le quantum de valeur renfermé dans l’unité monétaire...
II. Le problème réel.
Le rôle de l’argent dans la mesure des valeurs a été mieux compris par
le monde des affaires, par la jurisprudence et par les économistes voués
à la pratique plutôt qu’à la spéculation. Ceux-ci trouvent bien la
valeur des marchandises dans l’objet qu’on donne en échange, — dans la somme d’argent payée pour les obtenir ; — et trouvent dans la grandeur variable de ces équivalents la mesure des variations de cette valeur...
L’idée tellement dominante dans notre science d’un prix fixé par les
conditions du marché, auquel on pourrait indifféremment acheter ou
vendre, est donc une illusion dont l’expérience fait prompte justice...
Cette manière de voir comporte naturellement l’obligation d’étudier inversement la valeur extrinsèque de la monnaie(exprimée
en marchandises), son essence, sa mesure et ses changements. Ce
problème a été soulevé récemment de plusieurs côtés, mais on ne saurait
méconnaître que la notion de la valeur d’échange extrinsèque manque
généralement de clarté et de précision dans ses applications au
numéraire. C’est que la valeur du numéraire exprimée en marchandises ne
change pas seulement avec les temps et les lieux, mais qu’elle varie
encore en diverses mesures et même en divers sens d’après l’espèce de
marchandise qui sert à l’exprimer. Et encore l’expression de la valeur
de l’argent en une certaine marchandise (en fer, en blé ou en charbon)
ne nous est que d’une petite utilité, chacune des marchandises ayant ses
propres variations...
Les causes qui déterminent les fluctuations des prix tiennent, les unes
aux marchandises, d’autres à l’argent lui-même, d’autres enfin influent
simultanément sur les deux termes. Il faut donc se demander quelle est
la part de l’argent dans le mouvement des prix. C’est le problème de ce
que nous appelons — faute d’un terme plus adéquat — celui du mouvement
de la valeur intrinsèque de la monnaie."
Le blog de L'Héritique reprend d'ailleurs les idées de l'école autrichienne sur la monnaie et donne des pistes à approfondir.
"Thierry Aimar sans les apports de l'école autrichienne d'économie, après la praxéologie, aborde la genèse de la monnaie et la problématique de la formation des marchés.
Thierry
Aimar aborde tout d'abord l'échange bilatéral direct, c'est à dire la
situation de troc. On a vu que l'ignorance des acteurs économiques était
une conséquence du modèle praxéologique, puisqu'il est impossible, dans
ce modèle, de connaître quoi que ce soit du futur, donc d'anticiper.
La
situation d'échange bilatéral réduit cette ignorance puisqu'elle permet
aux acteurs de déterminer approximativement l'appréciation que chacun
se fait de la quantité de biens échangés, tout du moins, au moment de la
transaction.
L'inconvénient, c'est que l'acteur n'a aucun moyen
d'évaluer la préférence et la valeur que d'autres acteurs vont ensuite
accorder à des biens par la suite. Il y a donc un phénomène de dispersion du savoir.
Toutefois,
en multipliant les transactions, en marchandant et en négociant, les
interlocuteurs, par un processus d'essais et d'erreurs peuvent petit à
petit cartographier les intérêts de l'un et de l'autre. Dans une
économie de troc, et pour une zone limitée, il est donc envisageable que
se forme un marché par tâtonnements réciproques.
Les choses se compliquent avec l'apparition de la
monnaie, qui est un bien intermédiaire pour échanger, dont la
particularité, fort pratique, est d'être bien plus liquide que le bien
ordinaire moyen. Ce bien permet de rationaliser et de relier les différentes cartographies issues des échanges bilatéraux et favorise donc l'émergence d'un marché défini comme l'ensemble des échanges inter-personnels directs. Mises distingue la praxéologie dont le champ est l'économie au sens large, et la catallaxie qui analyse les actions uniquement sur la base de calculs en monnaie.
La
catallaxie n'est nullement le fruit d'un contrat entre individus, et
pas davantage l'émanation d'un pouvoir supérieur, mais simplement
l'expression de la coopération entre individus. Le marché naît donc de
l'inter-action des stratégies individuelles.
Toute la problématique d'un économiste comme Hayek, c'est justement de reconstituer
le processus par lequel un ensemble d'actions humaines peut produire un
ensemble cohérent et des structures durables. La médiation de la
monnaie est à cet égard révélatrice : elle est le produit naturel de
l'économie humaine. Ce que Mengler appelle une institution organique,
c'est à dire nullement planifiée, mais au contraire, se révélant à
elle-même par le jeu de l'échange. Chaque agent cherchant à à élargir
son horizon finit par sélectionner une catégorie de biens acceptables
par quiconque dans l'échange.
La difficulté théorique qu'engendre
le modèle praxéologique, ce n'est pas dans l'échange qu'on la trouve,
mais dans la représentation du marché : par quelle procédure les
acteurs d'un échange connaissent-ils la demande exprimée par un tiers si
aucun échange direct ne s'est produit avec ce dernier ?
Et
comment les agents peuvent-ils disposer d'une information dispersée et
évolutive qui ne peut être acquise par l'introspection (catégories
logiques de la praxéologie) ni par l'apprentissage issu de l'échange
direct ? Mises suppute que la raison prélude aux processus sociaux, et
que dans cette optique, l'association et la division du travail sont
consubstantiel ou quasiment à la formation de la société humaine.Mais la
connaissance des stocks de biens à écouler devrait préexister à la
division du travail. Or, les individus sont bien trop hétérogènes pour
pouvoir déterminer praxéologiquement (ou empiriquement) leurs
préférences et leurs connaissances. Subséquemment, comment
les prix de marché peuvent-ils se former, puisque pour que cela soit
possible, l'information incorporée dans les prix de marché devrait être
accessible à tous. Or, s'il existe bien une somme totale de la
connaissance du marché, elle n'existe jamais autrement que sous forme
dispersée et parfois contradictoire.
Ces interrogations sans réponses amènent Hayek à mettre en avant que des hypothèses extérieures,
mais non contradictoires doivent être ajoutées à la logique pure des
choix, telle que l'édicte la praxéologie. Ni plus ni moins, cela revient
à réintroduire des données empiriques dans l'analyse : or, si l'étude
de l'échange marchand ne relève pas uniquement de catégories a priori, quelle va être la légitimité d'hypothèses auxiliaires ?
Hayek
(peut-être inspiré par Popper) réintroduit la démarche empirique mais
uniquement aux fins de vérifier la falsifiabilité ou non d'une théorie.
Il doit exister une référence empirique permettant non de fonder, mais
de tester les conclusions d'une théorie. La question étant bien sûr de
déterminer les référents empiriques."
Pour mesurer la masse monétaire et donc l'inflation, on utilise des agrégats. des indicateurs qui sont classés par degré de liquidité.
La meilleure définition de la liquidité n'est pas dans les ouvrages d'économie mais dans ma boîte mail, envoyée par un ami, la voici :
"Les systèmes de répartition (ou de rationnement) s'appliquent aux
rapports établis avec des biens matériels, qui sont liquides, c'est
à dire que pour les avoir, il faut les soustraire à autrui. Toute l'économie est une mécanique de répartition des biens
liquides. Cette mécanique est stérile, inefficace, absurde et injuste,"
M0 est donc la base monétaire, c'est à dire l'ensemble des pièces et billets en circulation ainsi que les réserves et facilité de dépôts de la banque centrale.
M1 = M0 + dépôts à vue.
M2 = M1 + dépôts à préavis < 3 mois + dépôts à terme < 2 ans.
M3 = M2 + OPCVM monétaires, créances ≤ 2 ans, certificats de dépôt.
M3 a disparu aux USA en mars 2006 ( death of M3).
En ce qui concerne M3, les statistiques de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, se passent de commentaires. En octobre 2012, l'indice M3 de la Chine avait augmenté de 345,5% par rapport à 2005.
Source : OCDE
Face à la crise, la banque centrale chinoise, à l'exemple de la FED ou la BCE, joue les pompiers, c'est à dire quelle injecte des centaines de milliards de yuans dans l'économie.
Lorsque l'on voit les niveaux des indices M1, M2 et M3 partout dans le monde (lorsqu'ils existent, ) et surtout leur progression, on se demande quand cela stoppera,
car, bien sûr, rien ne peut aller vers l'infini et au-delà.
Cependant, les économistes oublient souvent que la masse monétaire n'est qu'une donnée
de l'équation (MV = PQ).
En effet, le facteur vitesse est la clé. On comprend mieux pourquoi on utilise l'informatique, les robots traders. On joue sur la vitesse, à l'image d'Alice au pays des merveilles, pour compenser la baisse de liquidité générale.Souvenez-vous : « Mais, Reine Rouge, c'est étrange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? » Et la
reine répondit : « Nous courons pour rester à la même place. »
Cosmopolis, le roman phare de Don DeLillo (2003)reprenait cette idée. Face à la baisse des profits, l'homme (l'hybris) s'affronte à Chronos, tente de le fractionner en unités toujours plus petites, et, sans le savoir génère le chaos, la fameuse entropie du système.
Les débats sur la monnaie qui encombrent notre temps de cerveau disponible, n'ont que peu d'intérêts car, in fine, la monnaie n'est qu'une information. Pour pousser l'analyse plus loin, elle n'est qu'une convention, un archétype issu de notre inconscient collectif.
La science économique se heurte ainsi à une barrière infranchissable, notre psyché.
Le FMI (IMF en anglais) a publié une étude le 19 novembre 2012. Cette étude concerne les perspectives
économiques du Moyen-Orient, Afrique du Nord (MOAN), ainsi que celles de l'Afghanistan et
du Pakistan.
L'impact de la crise est calculé par rapport à une baisse de 1% du PIB en Chine, aux USA et en Europe avec donc 3 graphiques distincts.
Le Maghreb sera ainsi fortement touché par la crise systémique mondiale et surtout européenne (zone euro).
Au mois d'octobre 2012, les importations chinoises ont lourdement chuté et sont même descendues sous la moyenne de 2011 (145 milliards de dollars). Les exportations ont aussinettement baissé après le boum des commandes de Noël.
Lian
Ping, économiste en chef de la Bank of Communications, la plus ancienne desbanques chinoises, a ainsi déclaré en décembre 2012 :
«
La baisse des exportations chinoises a non seulement entraîné la
tendance à la baisse de l'économie chinoise, mais compromettra
d'autres secteurs. Par exemple, sans commande, les entreprises
concernées sont obligées de réduire leur production, voire font
faillite, créant des problème d'emploi ; d'ailleurs beaucoup de ces
entreprises sont à forte densité de main-d'œuvre. D'autre part,
les exportations concernent aussi les achats des matières premières
et l'énergie, il s'agit d'une longue chaîne de production. Si
celle-ci continuait à s'étendre, cela compromettrait la chaîne
globale de l'économie du pays. Nous ne devons pas négliger l'impact
de la réduction des exportations. »
Que se passe-t-il ? L'ensemble de la presse mondiale met pourtant en avant la hausse des exportations. Il suffit d'ailleurs de faire une recherche sur Google actualité en tapant "hausse des exportations chinoises" pour découvrir le remarquable travail de nos chers journalistes de la presse écrite...
Pour mieux comprendre le problème, rien ne vaut un bon graphique dont les données proviennent du Ministère du Commerce de la République populaire de Chine (lien sous le graphique).
Avec plus de 60 millions de chinois travaillant uniquement pour l'export, on comprend l'inquiétude du gouvernement chinois.
De plus, les importations connaissent une chute sans précédentquecertains attribuent au dynamisme du marché intérieur (ma prochaine étude). En fait celui-ci va très mal et, par exemple, le marché automobile chinois est en crise.
Xinhua, la principale agence de presse chinoise, indique que la vente de véhicules avait diminué de 0,73% en octobre en Chine. La production (de véhicules) ayant elle aussi reculé de
4,48% par rapport à septembre.
Pas de doute, la Chine commence à sérieusement ressentir les effets de la crise. La question est désormais de savoir comment elle se sortira de ce véritable crash test économique...
La dette publique des USA atteint aujourd'hui 16 239 milliards de dollars.
Source : US Debt Clock
Avec un PIB, que j'évalue à environ 15 663 milliards de dollars (0,8% de progression du PIB par trimestre, voir Blog), les USA ont donc atteint en décembre 2012, 103% de dette par rapport au PIB. 3% de plus en neuf mois !
Or, il faut savoir qu'un peu plus de 33% de la dette US est financée par l'étranger (une exponentielle).
Il est intéressant de constater que l'essentiel de cette dette est détenue par 2 pays, la Chine avec 1155 milliards de dollars en septembre 2012, et le Japon avec 1130 milliards de dollars. Pour avoir un ordre de comparaison, la France détenait 48,7 milliards de dollars de la dette US à la même période.
En novembre 2012, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda avait "agité le spectre d'une paralysie complète de l'Etat" en raison de l'ampleur de la dette (236% du PIB). Le financement de la dette US par le Japon est donc terminée.
Source : leparisien.fr
Plus inquiétant encore, en 2013, lorsque le chômage explosera en Chine entraînant grèves et révoltes (chute du PIB en dessous des 7% de croissance), le gouvernement chinois n'aura pas d'autre solution pour survivre que d'injecter des centaines de milliards de yuan dans l'économie. La Chine devrait donc cesser de financer les dettes étrangères en 2013 et surtout celle des USA. Alain Peyrefitteavait donc tort et raison à la fois, et, aujourd'hui, son analyse doit être inversée. En effet, quand la Chine tremblera, le dollar s'effondrera...